Colombie : information sur les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia - FARC), y compris la démobilisation d’anciens combattants; les groupes dissidents, y compris le nombre de combattants, les zones d’opération, les activités et l’intervention de l’État (2016-avril 2018)
1. Aperçu
Un accord de paix avec les FARC a été signé le 24 novembre 2016 (Amnesty International 22 nov. 2017; BBC 19 févr. 2017). Des sources signalent que les FARC se sont dissoutes depuis la signature de l’accord de paix et qu’elles sont devenues un parti politique (AFP 20 févr. 2018; Al Jazeera 14 mars 2018). Des sources précisent que le nom du parti politique ainsi formé est la Force alternative révolutionnaire commune [Fuerza Alternativa Revolucionaria del Común - parti FARC] (The Guardian 1 nov. 2017; Al Jazeera 14 mars 2018; El País 1 sept. 2017). D’après des sources, le parti a obtenu 0,22 p. 100 des voix à la Chambre des représentants (Cámara de Representantes) et 0,34 p. 100 des voix au Sénat (Senado de la República) lors des élections au Congrès de la Colombie tenues en mars 2018 (RCN 11 mars 2018; Infobae 12 mars 2018). Des sources font état du fait que, malgré les résultats des élections, le parti FARC est assuré de cinq sièges à la Chambre des communes et au Sénat conformément aux modalités de l’accord de paix (BBC 12 mars 2018; The Irish Times 12 mars 2018).
The Guardian cite les propos du directeur de la Fondation pour la paix et la réconciliation (Fundación Paz y Reconciliación) [1] selon lesquels [traduction] « "un an seulement après la signature de [l’accord de paix][,] on constate une baisse du nombre d’enlèvements, de victimes de mines terrestres et d’assassinats" » (The Guardian 5 déc. 2017). Malgré tout, Amnesty International affirme que l’accord de paix conclu avec les FARC [version française d’Amnesty International] « a un impact très limité sur la vie de nombreuses communautés indigènes et afro-colombiennes dans le département du Chocó » (Amnesty International 22 nov. 2017).
2. Démobilisation des combattants des FARC
D’après des médias, il existe 26 zones de transition [aussi appelées cantonnements, zones de démobilisation ou camps de démobilisation] pour les anciens combattants des FARC (The Guardian 27 juin 2017; BBC 19 févr. 2017). Des médias soulignent qu’environ 7 000 combattants des FARC se sont démobilisés (The Guardian 27 juin 2017; Al Jazeera 14 mars 2018; Reuters 15 août 2017). Reuters signale que, en 2017, [traduction] « [p]lus de 11 000 combattants et collaborateurs des [FARC] ont déposé les armes » (Reuters 23 nov. 2017).
Des sources expliquent que, après leur démobilisation, les anciens combattants passent par un processus de réintégration géré par l’Agence de réintégration et de normalisation [Agencia para la Reincorporación y la Normalización - ARN] [2] (Flisi 13 févr. 2017; Kaplan et Nussio 3 août 2017). Selon l’ARN, le processus de réintégration vise [traduction] « les anciens membres maintenant démobilisés de groupes armés illégaux qui veulent réintégrer la vie sociale et économique » (Colombie s.d.a). La même source ajoute que [traduction] « le processus de réintégration dure six ans et demi en moyenne » (Colombie s.d.c). L’ARN précise que,
[traduction]
[q]uand une personne adhère au processus de réintégration, elle reçoit un soutien financier pour sa réintégration si elle participe à au moins 90 p. 100 des activités prévues par l’[ARN].
Toute personne suivant un processus de réintégration s’engage à faire au moins 80 heures de services communautaires, lesquels sont essentiels à la création d’occasions de réconciliation (Colombie s.d.a).
Selon la même source, le processus est offert aux personnes reconnues comme des personnes démobilisées par le Comité opérationnel d’abandon des armes (Comité Operativo para la Dejación de las Armas - CODA) ou le Bureau du haut-commissaire pour la paix (Oficina del Alto Comisionado para la Paz - OACP) et dont la démobilisation est survenue après le 24 janvier 2003, ce qui comprend des anciens membres des FARC, de l’Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional - ELN), de l’Armée populaire de libération (Ejército Popular de Liberación - EPL) et des Autodéfenses unies de Colombie (Autodefensas Unidas de Columbia - AUC) (Colombie s.d.a).
Des sources signalent que la démobilisation de membres des FARC a créé un vide dans les régions rurales de la Colombie (Al Jazeera 24 oct. 2017; International Crisis Group 19 oct. 2017, 2), et que [traduction] « des groupes armés rivaux ont comblé [ce vide] et se battent maintenant pour savoir à qui reviendra le contrôle de collectivités isolées et de territoires éloignés, dont bon nombre se sont enrichis grâce au trafic » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 2). Au dire du secrétaire général d’Amnesty International, [version française d’Amnesty International] « le conflit armé demeure la dure réalité de millions de Colombiens à travers le pays » (Amnesty International 22 nov. 2017). Al Jazeera déclare que, selon l’Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre - IDMC) [3], [traduction] « [l]es affrontements entre les groupes cherchant à reprendre le territoire autrefois sous le joug des FARC ont entraîné plus de 56 000 déplacements au cours des six premiers mois de 2017 » (Al Jazeera 24 oct. 2017). Amnesty International précise que, dans le département du Chocó,
[version française d’Amnesty International]
[d]es milliers de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer par peur des divers groupes armés présents dans la région. Les communautés indigènes et afro-colombiennes déplacées à l’intérieur du pays sont particulièrement exposées, car elles ont dû abandonner leurs moyens de subsistance et ne bénéficient d’aucune protection ni d’aucun soutien de l’État (Amnesty International 22 nov. 2017).
Andrew Anderson, le directeur administratif de Front Line Defenders [4], cite les propos de l’ombudsman de la Colombie selon lesquels des personnalités influentes sur le plan social et des défenseurs des droits de la personne ont été tués à cause de [traduction] « "tentatives faites par des groupes armés illégaux en vue de s’approprier le territoire d’où les FARC se sont retirées" » (Anderson 23 août 2017). Selon Al Jazeera, 117 personnalités influentes sur le plan social et défenseurs des droits de la personne ont été tués en 2016 (Al Jazeera 24 oct. 2017). Al Jazeera signale également que, d’après l’ONG INDEPAZ [5], 106 personnalités influentes sur le plan social et défenseurs des droits de la personne ont été tués du 1er janvier au 28 septembre 2017 (Al Jazeera 24 oct. 2017). Au dire d’Andrew Anderson,
[traduction]
[u]n certain nombre de facteurs ont mené à l’augmentation du nombre de meurtres de militants depuis la signature de l’accord [de paix]. Après cinquante ans de conflit, les instances judiciaires du pays ne suffisent plus à la demande et l’impunité est endémique. Le meurtre d’un défenseur des droits de la personne n’entraîne que rarement des conséquences. En outre, puisqu’il existe toujours des structures paramilitaires, les défenseurs des droits fonciers et les militants pour l’éducation à la paix voient encore leur travail contrecarré par une résistance armée. Et même si les dirigeants commencent à reconnaître le rôle essentiel que jouent les défenseurs des droits de la personne pour que la Colombie devienne un pays stable, des campagnes de détraction menées par les autorités publiques nuisent encore à la réputation des militants dans leur collectivité, ce qui entraîne à son tour l’érosion des réseaux de protection locale (Anderson 23 août 2017).
3. Groupes dissidents
Selon l’Agence France-Presse (AFP), [traduction] « le gouvernement estime qu’environ 1 100 membres des FARC ont rejeté [l’accord de paix] et ont formé un groupe dissident, soutenu financièrement par le trafic de stupéfiants et l’exploitation minière illégale » (AFP 20 févr. 2018). D’autres sources évaluent que le nombre de membres des FARC qui ne se sont pas démobilisés est de 1 000 à 1 500 environ, ce qui correspond à approximativement 15 p. 100 des anciens combattants des FARC (InSight Crime 17 oct. 2017), de 1 000 environ (International Crisis Group 19 oct. 2017, 2), ou encore de 800 environ ou de 700 à 1 000, suivant les différentes estimations faites (Reuters 23 nov. 2017).
Des sources soulignent que d’anciens membres des FARC sont toujours impliqués dans le trafic de stupéfiants (InSight Crime 17 oct. 2017; Al Jazeera 24 oct. 2017). D’après Al Jazeera, [traduction] « [l]es forces de sécurité ont […] repéré des réseaux criminels dirigés par des membres dissidents des FARC qui contrôlent les corridors de trafic de stupéfiants dans les régions du Meta et du Nariño, ainsi que des sites de fabrication de cocaïne d’Antioquia » (Al Jazeera 24 oct. 2017).
La même source fait observer que [traduction] « [d]e nombreux membres dissidents des FARC ont joint les rangs de l’ELN, de l’EPL, de petits gangs criminels et de grands groupes du crime organisé » (Al Jazeera 24 oct. 2017). L’International Crisis Group précise qu’il y a [traduction] « [a]u moins neuf groupes dissidents des FARC [qui] continuent de mener des attaques violentes et qui refusent de se rendre dans un des 26 cantonnements et de déposer les armes » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 3). Il est écrit dans El Colombiano, un journal de Medellín, que selon la Directive 37 de 2017 (Directiva 37 de 2017) du ministère de la Défense (Ministerio de Defensa), le gouvernement classe les groupes dissidents des FARC dans la catégorie des groupes armés organisés résiduels (Grupos Armados Organizados Residuales - GAO Residual) (El Colombiano 15 janv. 2018). Radio Cadena Nacional (RCN), un réseau de radiodiffusion colombien, cite les propos du ministre de la Défense, selon lesquels les dissidents des FARC se trouvent dans cinq régions situées le long des corridors traditionnellement utilisés pour le trafic de stupéfiants, des zones éloignées où le gouvernement n’assure aucune présence (RCN 9 août 2017). L’AFP fait état de [traduction] « [c]ombattants dissidents des FARC patrouil[lant] la jungle le long de la rivière Inirida dans la région du Guaviare en Colombie » (AFP 20 févr. 2018). Selon l’International Crisis Group, les groupes dissidents des FARC
[traduction]
opèrent dans tout le pays, principalement dans les départements du Nariño, du Cauca, du Caquetá, du Guaviare, du Vaupés, du Guainía et du Meta. S’il est vrai qu’ils diffèrent considérablement sur les plans de la taille, de l’origine et de la puissance militaire, ils ont quatre points en commun : ils ne représentent qu’un sous-groupe de leur unité d’origine des FARC (jusqu’ici, aucun front complet ne s’est dissocié des FARC); ils baignent tous dans des activités économiques illégales; ils cherchent à consolider leur emprise sur un territoire; et ils opèrent dans des zones où ils étaient actifs pendant le conflit armé, prenant souvent de l’expansion (International Crisis Group 19 oct. 2017, 3).
L’International Crisis Group ajoute que [traduction] « de nombreux groupes dissidents sont plus violents que leurs prédécesseurs, les FARC, car ils se font concurrence entre eux et s’en prennent parfois physiquement à des habitants locaux pour maintenir leur ascendant » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 5). Al Jazeera cite les propos du secrétaire à l’éducation de la municipalité de Toribio selon lesquels [traduction] « "[l]es anciens guérilleros des FARC […] savent comment recruter des personnes vulnérables et utilisent des tactiques plus extrêmes parce qu’il leur est nécessaire que ces groupes croissent rapidement" » (Al Jazeera 24 oct. 2017). D’après Al Jazeera, [traduction] « [o]n a […] constaté que le recrutement de mineurs par des groupes dirigés par des dissidents était une réalité à l’extérieur du Cauca; en effet, il y a eu des signalements de jeunes étant pris pour cible dans les régions du Meta, du Guaviare et du Caquetá » (Al Jazeera 24 oct. 2017). Al Jazeera cite les propos du secrétaire à l’éducation de la municipalité de Toribio selon lesquels [traduction] « les jeunes sont particulièrement vulnérables au recrutement dans les régions rurales comme Toribio » (Al Jazeera 24 oct. 2017).
Des sources font état d’incidents où des présumés membres dissidents des FARC ont tué des policiers (Al Jazeera 24 oct. 2017; AFP 20 févr. 2018).
Selon l’International Crisis Group, [traduction] « [l]es dirigeants [du parti ] FARC ont tenté de garder un certain contact avec les dissidents pour les convaincre de réintégrer le processus de paix » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 6). Reuters signale que [traduction] « les dirigeants [du parti FARC] ont renié les dissidents et insisté pour dire que le groupe ira de l’avant en tant que parti politique pacifique » (Reuters 23 nov. 2017).
3.1 Premier Front (Frente Primero)
InSight Crime décrit le Premier Front (Frente Primero) [aussi connu sous les noms de GAO Residual Oriental, d’Armando Ríos, de Front Armando Ríos ou de Premier Front Armando Ríos] comme étant [traduction] « la principale organisation au sein d’une alliance de groupes dissidents des FARC » et « le plus important des groupes criminels composés d’anciens membres » des FARC (InSight Crime 14 mars 2018). El Colombiano cite les propos des autorités policières de Colombie selon lesquels le Premier Front est le [traduction] « plus grand des groupes dissidents », comptant environ 110 membres (El Colombiano 10 avr. 2017). D’autres sources signalent que le Premier Front compte 200 membres (Reuters 6 juill. 2016), ou environ 400 (InSight Crime 14 mars 2018; Noticias RCN 7 juill. 2016). Selon El Colombiano, le chef du Premier Front est Néstor Gregorio Vera Fernández, alias « Iván Mordisco » (El Colombiano 10 avr. 2017). InSight Crime fait observer que le Premier Front est doté d’une [traduction] « structure horizontale de commandement » et qu’il est dirigé par « d’anciens commandants des FARC » (InSight Crime 14 mars 2018). La même source précise que parmi les chefs du Premier Front figurent Néstor Gregorio Fernández, alias « Iván Mordisco »; Miguel Botache Santillana, alias « Gentil Duarte »; Géner García Molina, alias « John 40 »; Luis Alfonso Lizcano Gualdron, alias « Euclides Mora »; et Miguel Díaz Sanmarín, alias « Julian Chollo » (InSight Crime 14 mars 2018).
D’après InSight Crime, le Premier Front est [traduction] « très mobile », et « sa principale base d’opérations se trouve dans le village de Barranquilita, dans la municipalité de Miraflores » (InSight Crime 14 mars 2018). Des sources soulignent que le Premier Front est présent dans le Guaviare (International Crisis Group 19 oct. 2017, 4; Noticias RCN 7 juill. 2016; El Colombiano 10 avr. 2017), et que la majeure partie de ses forces se concentre entre les municipalités de Calamar et de Miraflores (El Colombiano 10 avr. 2017). L’International Crisis Group précise que [traduction] « le Premier Front étend son influence au-delà de ses bastions traditionnels du Guaviare vers la capitale régionale, San José del Guaviare, et jusque dans le Sud-Est du Meta et certaines parties des départements du Vichada et du Caquetá » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 4). Selon InSight Crime, les
[traduction]
princip[ales] régions [où le Premier Front exerce] son influence se situent dans le Guaviare, le Vaupés, le Meta et le Guainía. Dans le Guaviare, le groupe a une présence dans les municipalités de Calamar, de Miraflores et d’El Retorno. Dans le Va[up]és, il se concentre à Cararurú et dans les municipalités le long de la frontière avec le Brésil, soit Pocoa et Taraira. Dans le Meta, les dissidents seraient présents à Macarena, Vistahermosa, Uribe et Puerto Rico, et dans le Guainía, ils se concentrent à Mapiripana, Morichan Nuevo et Pana Pana, à la frontière avec le Brésil (InSight Crime 14 mars 2018).
InSight Crime ajoute que les activités criminelles les plus courantes du Premier Front comprennent [traduction] « le harcèlement des forces de sécurité et des attaques menées avec des explosifs contre celles-ci, le recrutement forcé, de même que l’extorsion et la profération de menaces à l’endroit de la population civile » (InSight Crime 14 mars 2018). Des sources précisent que le Premier Front est impliqué dans le trafic de stupéfiants (InSight Crime 14 mars 2018; Reuters 6 juill. 2016; El Colombiano 10 avr. 2017).
D’après InSight Crime, [traduction] « les autres fronts dissidents avec lesquels [le Premier Front] est allié sont les 7ème, 14ème, 16ème, 17ème, 27ème, 40ème, 42ème, 43ème et 44ème Fronts » (InSight Crime 14 mars 2018). L’International Crisis Group souligne que, [traduction] « [d]ans le Guaviare et le Meta, les dissidents du Premier et du Septième Fronts s’en prennent à des soldats et à des policiers pour protéger le commerce du coca, des actes qui sont vus par les habitants de ces régions comme des mesures visant à protéger leur gagne-pain d’un État qu’ils jugent insensible » (International Crisis Group 19 oct. 2017, 4). InSight Crime ajoute que, [traduction] « [d]ans le Guaviare, [le Premier Front] a établi une alliance avec les Urabeños » (InSight Crime 14 mars 2018). Pour de plus amples renseignements sur les Urabeños, veuillez consulter les Réponses aux demandes d’information COL105773.EF d’avril 2017 et COL106086.EF d’avril 2018.
L’International Crisis Group a préparé un tableau répertoriant les [traduction] « groupes dissidents des FARC présumés et confirmés », leurs chefs, leurs zones d’opération et le nombre estimé de leurs membres; les chiffres étaient à jour en octobre 2017 :
Groupes dissidents des FARC présumés et confirmés
Faction dissidente confirmée |
Unités des FARC liées à la faction |
Chef |
Zones d’opération |
Nombre estimé de membres |
Premier Front |
1, 16 et Acacio Medina |
Ivan Mordisco |
Guaviare, Vaupés, Guianía, Vichada et sud-est du Meta et du Caquetá |
De 300 à 400 |
Septième Front |
7, 14 et 62 |
Gentil Duarte |
Sud du Meta, Caquetá, nord-ouest du Guaviare |
De 70 à 100 |
40ème Front |
40 |
Calarcá |
Ouest du Meta |
De 40 à 60 |
Guérillas unies du Pacifique (Guerillas Unidas del Pacifico - GUP) |
Colonne mobile Daniel Aldana |
David |
Nariño |
De 250 à 350 |
Armée de la patrie libre (Ejército Patria Libre) |
6 |
Auparavant Simón el negro, tué en juin 2017 |
Nord du Cauca |
S/O |
Colonne mobile Jacobo Arenas |
Colonne mobile Jacobo Arenas |
Pija |
Nord du Cauca |
De 80 à 100 |
29ème Front |
29 |
Auparavant Vaca, tué par ses propres troupes en août |
Nariño |
S/O |
Front Ché Guevara |
ELN et 29 |
S/O |
Nariño |
S/O |
Groupe de Guacho |
Colonne mobile Daniel Aldana |
Guacho |
Tumaco |
S/O |
Confirmée par le passé, mais maintenant floue |
Front |
Chef |
Zones d’opération |
Nombre estimé de membres |
32ème |
32 |
Caballo |
Putumayo |
S/O |
Colonne mobile Miller Perdomo |
Colonne mobile Miller Perdomo |
S/O |
Nord du Cauca |
S/O |
17ème Front |
17 |
Benjamín |
Huila |
10 |
Colonne mobile Teófilo Forero |
Colonne mobile Teófilo Forero |
S/O |
Nord du Caquétau |
S/O |
Signalée, mais jamais confirmée |
Front |
Chef |
Zone d’opération |
Nombre estimé de membres |
57ème Front |
57 |
S/O |
Nord du Caquéta |
S/O |
21ème Front |
21 |
S/O |
Tolima |
S/O |
48ème Front |
48 |
S/O |
Sud du Putumayo |
S/O |
3èmeFront |
3 |
S/O |
Nord du Cauca |
N/SO |
(International Crisis Group 19 oct. 2017, 37).
Selon Vanguardia Liberal, un journal de Bucaramanga, le 57ème Front est présent dans la région d’Urabá des départements d’Antioquia et de Chocó, le 16ème Front est présent dans le Vichada et le Guainía, le 7ème Front est présent dans le Meta, à la frontière avec le Cundinamarca, et le 44ème Front est présent dans le Meta, à la frontière avec le Guaviare (Vanguardia Liberal 23 sept. 2016). InSight Crime signale que [traduction] « 300 dissidents qui faisaient auparavant partie des 38ème et 42ème Fronts des FARC » sont présents dans le département du Putumayo, dans le sud-ouest du pays (InSight Crime 17 oct. 2017). Selon la même source, il y a 400 dissidents [traduction] « qui opèrent dans la municipalité de Tumaco » et « au moins 400 dissidents des FARC dans la municipalité de Miraflores » (InSight Crime 17 oct. 2017). Une carte, créée par InSight Crime, indiquant l’emplacement des [traduction] « éléments dissidents et déserteurs des fronts des FARC », est annexée à la présente réponse.
4. Intervention de l’État
Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches a trouvé peu de renseignements sur l’intervention de l’État.
El Colombiano fait état du fait que, selon la Directive 37 de 2017 du ministère de la Défense, la chasse aux groupes dissidents des FARC est une [traduction] « priorité » (El Colombiano 15 janv. 2018). La même source précise que, parmi les groupes dissidents, les principaux objectifs des autorités sont :
- le GAO Residual Oriental, sous le commandement de Miguel Santillana Botache (« Gentil Duarte »), de Gener García Molina (« John 40 ») et de Néstor Vera Fernández (« Iván Mordisco »), actif dans le Caquetá, le Guaviare, le Vaupés, le Guainía et le Vichada;
- le GAO Residual Occidental et le GAO Residual Sur, actifs dans le Nariño et à la frontière entre le Cauca et le Caquetá, dont les chefs sont Wálter Arizala Bernaza (« Guacho ») et Jairo Ortiz Calderón (« Jairo 1 ») (El Colombiano 15 janv. 2018).
Reuters signale que, d’après le ministère de la Défense, un décret-loi datant d’octobre 2017 [traduction] « autorise les troupes à bombarder les dissidents des FARC et les gangs criminels au moyen d’aéronefs et d’hélicoptères, tout en protégeant l’armée contre toute poursuite criminelle […]. [L]es raids peuvent uniquement avoir lieu si des civils ne se trouvent pas à proximité » (Reuters 31 oct. 2017). Parmi les sources qu’elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n’a pas trouvé d’autres renseignements allant dans le même sens, ni aucun renseignement additionnel.
Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l’aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n’apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d’une demande d’asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d’information.
Notes
[1] La Fondation pour la paix et la réconciliation est une ONG à but non lucratif qui se consacre à l’étude et à l’analyse du conflit armé, de la criminalité, de la gouvernance et des droits de la personne en Colombie (Fundación Paz y Reconciliación s.d.).
[2] L’ARN [anciennement l’Agence colombienne pour la réintégration (ACR) (Colombie n.d.d)] [traduction] « relève de la présidence de la République de Colombie et est responsable de la coordination, de l’orientation et de la mise en oeuvre - en partenariat avec d’autres entités des secteurs public et privé - du processus de réintégration d’anciens membres démobilisés de groupes armés illégaux organisés. De plus, l’ARN assure la conception, la mise en oeuvre et l’évaluation de la politique de l’État relative à la réintégration sociale et économique de personnes ou de groupes armés illégaux qui se démobilisent volontairement, seul ou en groupe. L’ACR travaille de concert avec le ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur et de la Justice et le Haut Commissariat pour la paix » (Colombia s.d.b).
[3] L’IDMC est [traduction] « la principale source en matière d’information et d’analyse des déplacements internes » et fait partie du Conseil norvégien pour les réfugiés (Norwegian Refugee Council - NRC), une ONG indépendante (IDMC s.d.).
[4] Front Line Defenders est une ONG qui [traduction] « protège les personnes oeuvrant de manière pacifique pour la défense d’un droit garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme ou de l’ensemble de ces droits » (Anderson 23 août 2017). Elle [traduction] « a son siège social à Dublin, un bureau à Bruxelles pour les affaires de l’Union européenne, ainsi que du personnel régional sur le terrain dans les Amériques, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient » (Front Line Defenders s.d.).
[5] L’INDEPAZ est une ONG qui mène des recherches sur les thèmes du développement et de la paix (INDEPAZ s.d.).
Références
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Colombie. S.d.b. Agencia para la Reintegración y la Normalización (ARN). « Reincorporation and Normalization Agency (ARN) ». [Date de consultation : 4 avr. 2018]
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El País. 1 septembre 2017. Francesco Manetto. « Fuerza Alternativa Revolucionaria del Común, nuevo nombre de las FARC ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]
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InSight Crime. 17 octobre 2017. Angelika Albaladejo. « Is Colombia Underestimating the Scale of FARC Dissidence? ». [Date de consultation : 27 mars 2018]
Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz (INDEPAZ). S.d. « ¿Quiénes somos? ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]
Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC). S.d. « About IDMC ». [Date de consultation : 12 avr. 2018]
International Crisis Group. 19 octobre 2017. Colombia’s Armed Groups Battle for the Spoils of Peace. Rapport Amérique latine No 63. [Date de consultation : 3 avr. 2018]
The Irish Times. 12 mars 2018. Tom Hennigan. « Colombia’s Farc Fails to Win Single Seat in Congressional Elections ». [Date de consultation : 9 avr. 2018]
Kaplan, Oliver et Enzo Nussio. 3 août 2017. « How to Keep the FARC Guerillas out of the Fight ». The New York Times. [Date de consultation : 9 avr. 2018]
Noticias RCN. 7 juillet 2016. « Así opera el Frente Primero de las Farc, que no reconoce los acuerdos de paz » [Date de consultation : 3 avr. 2018]
Radio Cadena Nacional (RCN). 11 mars 2018. « Partido Farc no alcanza umbral en el Congreso ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]
Radio Cadena Nacional (RCN). 9 août 2017. « Entre 5 y 7% de combatientes de las Farc pasaron a disidencias: MinDefensa ». [Date de consultation : 4 avr. 2018]
Reuters. 23 novembre 2017. « FARC Dissidents Face Full Force of Colombia Military: President ». [Date de consultation : 27 mars 2018]
Reuters. 31 octobre 2017. « Colombia Authorizes Air Raids Against Dissident FARC, Crime Gangs ». [Date de consultation : 16 avr. 2018]
Reuters. 15 août 2017. « Colombia’s FARC Rebels Turned in More than 8,000 Weapons: U.N. » [Date de consultation : 26 mars 2018]
Reuters. 6 juillet 2016. « Colombian Rebel Unit Says It Will Not Disarm Under Peace Deal ». [Date de consultation : 4 avr. 2018]
Vanguardia Liberal. 23 septembre 2016. « Una disidencia del Frente Primero de las Farc dijo ‘no’ ». [Date de consultation : 3 avr. 2018]
Autres sources consultées
Sources orales : Amnesty International; Centro de Recursos para el Análisis de Conflictos; Coordinación Colombia Europa Estados Unidos; Fundación Paz y Reconciliación; Human Rights Watch; INDEPAZ; InSight Crime; International Crisis Group; Latin America Working Group; Washington Office on Latin America.
Sites Internet, y compris : Agencia EFE; Centro de Recursos de Análisis de Conflictos; Colombie – Ministerio de Defensa Nacional; De Volkskrant; ecoi.net; The Economist; El Espectador; États-Unis – Department of State; Fundación Paz y Reconciliación; Human Rights Watch; Instituto de Estudios para el Desarrollo y la Paz; IRIN; Miami Herald; Nations Unies – ONU Info; The New York Times; Radio France internationale; Semana; Time Magazine; Washington Office on Latin America.
Document annexé
InSight Crime. 1 septembre 2017. « Dissident Elements and Desertions from FARC Fronts ». [Date de consultation : 4 avr. 2018]