Réponses aux demandes d'information

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2 septembre 2020

MEX200310.EF

Mexique : information sur la situation des Autochtones et le traitement que leur réservent la société et les autorités; protection offerte par l'État et services de soutien disponibles; situation des Autochtones vivant dans les villes, en particulier à Mexico, à Guadalajara et à Monterrey (2017-septembre 2020)

Direction des recherches, Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada

1. Situation des Autochtones

Le Groupement international de travail pour les affaires indigènes (International Work Group for Indigenous Affairs – IWGIA), organisation de défense des droits de la personne [traduction] « qui se consacre à la promotion, la protection et la défense des droits des peuples autochtones » (IWGIA s.d.), signale qu'il y a 68 peuples autochtones et 364 dialectes dérivés de 11 familles linguistiques au Mexique (IWGIA avr. 2020, 439). En s'appuyant sur une compilation de données tirées d'un sondage de 2015 de l'Institut national de la statistique et de la géographie (Instituto Nacional de Estadística y Geografía – INEGI) [1] du Mexique, un rapport de 2017 de la Commission nationale pour le développement des peuples autochtones (Comisión Nacional para el Desarrollo de los Pueblos Indígenas – CDI) [2] du Mexique souligne que 25,7 millions de personnes, ou 21,5 p. 100 de la population, s'auto-identifient comme Autochtones (Mexique 11 juill. 2017a). L'IWGIA cite le rapport de 2017 de la CDI selon lequel 7,4 millions de personnes, soit 6,5 p. 100 de la population, parlent une langue autochtone (IWGIA avr. 2020, 439). Le Minority Rights Group International (MRG) souligne que les langues autochtones les plus parlées sont le náhuatl, suivi du maya, du tzeltal, du mixteco, du tzotzil, du zapoteco et de l'otomí (MRG s.d.). Des sources précisent que la population autochtone est concentrée dans la région du Sud et du Centre-Sud (MRG s.d.) ou dans les États du Sud et du Sud-Est (Canedo 1er mars 2019, 14).

Le MRG explique que les statistiques officielles utilisant la langue comme critère ont été critiquées par plusieurs, car elles sous-estimeraient que la population autochtone [traduction] « est de plus en plus urbanisé »; le recensement de 2000 signale que la moitié des personnes qui s'auto-identifient comme Autochtones parlent une langue autochtone (MRG s.d.). De même, l'IWGIA explique que la population autochtone est sous-dénombrée en raison du [traduction] « rejet de l'origine ethnique et, dans certains cas, de l'oubli de la langue maternelle » (IWGIA avr. 2020, 440). En s'appuyant sur sa visite au Mexique du 8 au 17 novembre 2017 et sur une recherche indépendante, une rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que l'utilisation de différents critères pour identifier la population autochtone du Mexique dans les statistiques nationales a [traduction] « eu une incidence sur l'élaboration de politiques et de programmes pertinents et a empêché certains Autochtones d'accéder à un logement, à des soins de santé et à de la nourriture, entre autres » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 5). La même source donne l'exemple des Otomis dans l'État de Mexico, qui ne sont pas désignés comme des Autochtones par les lois de l'État ou la liste fédérale des lieux autochtones et qui n'ont pas été en mesure de participer aux programmes pour les Autochtones (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 6).

1.1 Indicateurs socio-économiques

Un rapport de mars 2018 de la CDI cite un sondage de 2015 entre deux recensements selon lequel la population autochtone totale est de 12 025 947 personnes (d'après le nombre de ménages où au moins une personne parle une langue autochtone), les femmes représentent 51,1 p. 100 et les hommes représentent 48,9 p. 100 de ce total (Mexique 7 mars 2018). Un article sur les facteurs de risque de la population autochtone mexicaine dans le contexte de la COVID-19, publié dans le Science of the Total Environment, une revue multidisciplinaire évaluée par des pairs vouée à la recherche scientifique sur l'environnement (Elsevier s.d., 1, 11), citant le sondage de 2015 entre deux recensements, les auteurs Díaz de Léon-Martínez et al. affirment que 31,8 p. 100 de la population autochtone est âgée de moins de 15 ans, 60,7 p. 100 est âgée de 15 à 64 ans et 7,4 p. 100 est âgée 65 ans ou plus (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 2).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies cite des statistiques officielles du Mexique selon lesquelles il est estimé que 71,9 p. 100 des Autochtones vivent dans la pauvreté ou l'extrême pauvreté, comparativement à 40,6 p. 100 pour la population nationale (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 72). Díaz de León-Martínez et al. citent des statistiques de 2018 du Conseil national d'évaluation de la politique de développement social (Consejo Nacional de Evaluación de la Política de Desarrollo Social – CONEVAL) [3] selon lesquels :

  • 11,8 millions d'Autochtones vivent dans la pauvreté ou l'extrême pauvreté;
  • 3,7 millions ont du [traduction] « retard » en éducation;
  • 1,9 million ont du « retard » en matière d'accès aux soins de santé;
  • 9,4 millions ont du « retard » en matière d'accès à la sécurité sociale;
  • 6,9 millions ont du « retard » en matière de services de logement de base, desquels 12,8 p. 100 n'ont pas l'eau courante, 26,9 p. 100 n'ont pas de services d'assainissement et 13,9 des maisons ont des planchers en terre battue et 58,8 p. 100 des ménages cuisinent avec du bois ou du charbon (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 2).

D'après l'Indice de transformation 2020 de Bertelsmann Stiftung (Bertelsmann Stiftung's Transformation Index 2020 – BTI 2020), un projet collaboratif international qui évalue les [traduction] « processus de transformation vers la démocratie et une économie de marché inclusive » (Bertelsmann Stiftung s.d.), le taux d'alphabétisation de la population autochtone est de 67 p. 100 comparativement à un taux national d'alphabétisation de 94 p. 100 (Bertelsmann Stiftung 2020, 25). La même source signale que 26 p. 100 des Autochtones n'ont aucune scolarisation et que 27 p. 100 ont fréquenté l'école primaire pendant [traduction] « quelques années » (Bertelsmann Stiftung 2020, 25).

Dans un article, Ana Canedo, doctorante à l'Université du Texas à Austin qui a effectué des recherches sur le développement économique et social au Mexique (The University of Texas at Austin s.d.), a écrit que selon ses calculs s'appuyant sur des données de l'Enquête nationale sur les revenus et les dépenses des ménages (Encuesta Nacional de Ingresos y Gastos de los Hogares – ENIGH), de 2016, les Autochtones ont en moyenne des revenus inférieurs de 45,5 p. 100 à ceux de leurs homologues non autochtones (Canedo 1er mars 2019, 13). En s'appuyant sur des données de 2012 de la Base de données socio-économiques pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Socio-Economic Database for Latin America and the Caribbean – SEDLAC) amassées par la Banque mondiale et le Centre d'études sur la justice distributive, la main-d'œuvre et les sciences humaines (Center of Distributive, Labor and Social Studies – CEDLAS) à l'Université nationale de La Plata (Universidad Nacional de La Plata) en Argentine, un rapport de 2015 de la Banque mondiale précise qu'un Autochtone en région urbaine est [traduction] « susceptible » d'avoir des revenus de 12 p. 100 inférieurs à ceux de son homologue non autochtone ayant la même éducation et les mêmes caractéristiques familiales; et des revenus inférieurs de 14 p. 100 en région rurale (Banque mondiale 2015, 67-68). Ana Canedo cite le CONEVAL qui aurait souligné que 8 Autochtones sur 10 travaillent dans le secteur informel (Canedo 1er mars 2019, 13). La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que les Autochtones ont accès à [traduction] « moins » de possibilités d'emploi dans le secteur structuré et « peuvent » être exclus des possibilités d'emploi et des autres avantages (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 72).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies cite de l'information du gouvernement mexicain selon laquelle l'espérance de vie d'un Autochtone est de sept ans de moins que celle de la population en général (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 73). Díaz de León-Martínez et al. déclarent que les Autochtones, en particulier les femmes, ont les [traduction] « pires » indicateurs de santé, y compris « une mortalité générale élevée, une mortalité infantile élevée, une mortalité maternelle élevée et une forte prévalence de la malnutrition » (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 4). La rapporteuse spéciale des Nations Unies signale que les taux de mortalité infantile et maternelle au-dessus de la moyenne chez les Autochtones sont principalement attribuables à des maladies évitables comme les maladies infectieuses et parasitaires (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 73).

Des sources expliquent que les Mexicains accèdent aux services de santé par l'entremise des systèmes fournis aux personnes ayant un emploi dans le secteur structuré ou par l'entremise du régime public d'assurance-maladie (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 4; Puyana août 2018, 59). La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que le régime public d'assurance-maladie a été élargi au cours des 13 dernières années pour assurer plus de 5 millions d'Autochtones (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 73). Díaz de León-Martínez et al. citent le CONEVAL, lequel signale que près de 20 millions de personnes n'ont pas accès à des services de santé, dont de [traduction] « nombreux » Autochtones (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 4). Selon la même source, il y a 377 cliniques et 336 lits par 100 000 résidents dans les municipalités sans présence autochtone, comparativement à 63 cliniques et 31 lits dans les municipalités avec une [traduction] « importante » présence autochtone, et 670 médecins par 100 000 résidents dans les municipalités sans présence autochtone, comparativement à 86 médecins dans les municipalités avec une « importante » présence autochtone (Díaz de León-Martínez, et al. 12 mai 2020, 4).

Selon des statistiques gouvernementales citées dans un article de 2020 paru dans Milenio, un journal mexicain, 3 527 personnes qui s'identifient comme des Autochtones ont obtenu un résultat positif pour la COVID-19 et 650 personnes en sont mortes; ce taux de mortalité de 18,4 pour 100 cas est 7 p. 100 plus élevé que le taux du reste de la population (Milenio 7 août 2020). L'UNESCO cite des statistiques du CONEVAL selon lesquelles 21 p. 100 des locuteurs de langues autochtones dans les régions rurales n'ont pas accès à l'eau, ce qui fait en sorte qu'il est difficile pour les populations autochtones de ces régions de se conformer aux mesures de prévention de la COVID-19, comme rester à la maison et se laver les mains (Nations Unies 4 août 2020).

Le rapport de la Banque mondiale cite le recensement de 2010 du Mexique selon lequel 54 p. 100 des Autochtones vivent en région urbaine (Banque mondiale 2015, 31). Dans le même rapport, on peut lire que comparativement aux autres résidents urbains, les Autochtones ont moins de la moitié de l'accès à l'électricité et à l'eau courante, un cinquième de l'accès aux installations d'assainissement et sont trois fois plus susceptibles de vivre dans des maisons avec des planchers en terre battue (Banque mondiale 2015, 11). La Banque mondiale cite le recensement de 2010 qui aurait révélé que 17,2 p. 100 de la population autochtone urbaine a terminé des études secondaires, comparativement à 5,3 p. 100 de la population autochtone rurale, et que 4,9 p. 100 de la population autochtone urbaine a terminé des études supérieures, comparativement à 0,7 p. 100 pour la population autochtone rurale (Banque mondiale 2015, 35).

1.2 Femmes autochtones

L'IWGIA attire l'attention sur le fait que les femmes autochtones ont [traduction] « les plus hauts taux d'analphabétisme et de décrochage scolaire; ont moins de possibilités d'emploi; sont les plus à risque de subir de la violence familiale, d'avoir des problèmes de santé et une grossesse à risque et qu'elles ont des taux de fécondité et de mortalité élevés, entre autres facteurs » (IWGIA avr. 2020, 440-441). Le rapport de mars 2018 de la CDI souligne que 22 p. 100 des femmes autochtones, sur une population autochtone totale de 12 millions (selon le nombre de ménages où au moins une personne parle une langue autochtone), sont analphabètes, soit 5 p. 100 de plus que les hommes autochtones (Mexique 7 mars 2018). Dans le même rapport, on peut lire que 23,5 p. 100 des femmes autochtones et 65,7 p. 100 des hommes autochtones participent au marché du travail, ce qui signifie qu'ils travaillaient ou qu'ils cherchaient du travail; 64,7 p. 100 des femmes autochtones âgées de 12 ans ou plus faisaient du travail non rémunéré, comme prodiguer des soins et faire des tâches domestiques, comparativement à la moyenne nationale de 62,8 p. 100 (Mexique 7 mars 2018).

2. Traitement réservé aux Autochtones
2.1 Traitement réservé par la société

Le BTI 2020 signale que la population autochtone est [traduction] « marginalisée et discriminée » (Bertelsmann Stiftung 2020, 25). Freedom House explique que les lois du Mexique interdisent la discrimination fondée sur l'origine ethnique; toutefois, la population autochtone fait l'objet de [traduction] « discrimination sociale et économique » et dans les États du Sud avec une importante population autochtone, « les services sont particulièrement déficients » (Freedom House 4 mars 2020). Ana Canedo affirme que de nombreuses communautés autochtones dans les États du Sud et du Sud-Est [traduction] « n'ont pas les infrastructures de base », y compris des routes, des égouts et l'électricité (Canedo 1er mars 2019, 14). La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme ce qui suit :

[traduction]

Les peuples autochtones sont exposés à des obstacles importants à la réalisation de leurs droits économiques, sociaux et culturels. La discrimination structurelle de longue date a donné lieu à une pauvreté multidimensionnelle et à une marginalisation, ainsi qu'à une absence de services de base culturellement appropriés […] Cette discrimination est également illustrée par le manque d'accès à l'eau et aux installations d'assainissement; par l'exploitation et la contamination de sources d'eau pour des mégaprojets au détriment de la santé des gens et par les restrictions à la gestion communautaire de l'eau (Nations Unies 28 juin 2018, para. 71).

L'IWGIA fait observer que les migrants intérieurs autochtones sont exposés à de la discrimination, car ils quittent les régions les [traduction] « plus marginalisées » pourse réinstaller dans des régions plus développées; les femmes autochtones sont « particulièrement vulnérables à la discrimination » en raison de leur identité de migrantes, de femmes et d'Autochtones (IWGIA avr. 2020, 440). La même source explique que certaines des possibilités d'emplois en milieu urbain ouvertes aux femmes autochtones migrantes comprennent notamment le travail comme domestique ou dans l'économie informelle, comme le travail dans les restaurants ou les maquiladoras [4] ou la mendicité (IWGIA avr. 2020, 441). Un article de revue de Gabriela León-Pérez, professeure adjointe à l'Université du Commonwealth de Virginie (VCU) qui effectue des recherches sur la migration interne au Mexique (VCU s.d.), cite trois autres rapports selon lesquels les migrants autochtones qui se réinstallent en région urbaine ont tendance à travailler comme ouvriers de la construction, domestiques ou vendeurs dans le secteur informel (León-Pérez 12 mai 2019, 3).

Dans un rapport de recherche sur les pratiques discriminatoires fondées sur des traits ethniques et raciaux, s'appuyant sur 35 entrevues et 19 groupes de discussion composés de personnes venant de tous les horizons de l'éventail socio-économique, organisés à Mexico, à Monterrey, à Oaxaca, à Mérida et dans trois villes de l'État du Yucatán et dirigés par Patricio Solís, un professeur de sociologie au El Colegio de México, on peut lire que les mauvais traitements sont déclenchés par [traduction] « un mélange de traits physiques racialisés comme la couleur de la peau; de traits ethniques, comme le fait de parler une langue autochtone et de porter des vêtements traditionnels et d'autres éléments comme des considérations culturelles, géographiques et socio-économiques » (Solís, et al. 21 août 2019, 1, 5, 22). La même source souligne que les pratiques discriminatoires sont [traduction] « similaires entre les régions géographiques, les secteurs socio-économiques et les groupes d'âge » et que « les pratiques discriminatoires fondées sur l'origine ethnique ou la race sont généralisées et il est possible d'affirmer qu'elle touche toute la société mexicaine » (Solís, et al. 21 août 2019, 22).

Aux dires de la rapporteuse spéciale des Nations Unies, malgré les mesures prises pour accroître la sensibilisation culturelle dans le système de santé, il y a [traduction] « encore des plaintes au sujet de l'absence d'installations appropriées et de personnel médical dans les communautés autochtones et au sujet des cas de discrimination contre des Autochtones dans les centres de santé » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 73). Solís et al. citent des personnes interviewées à Oaxaca qui ont dit qu'il y a eu [traduction] « "du despotisme, de l'humiliation et du mépris" » à l'endroit de patients autochtones (Solís, et al. 21 août 2019, 21). Une personne interviewée pour le même rapport donne l'exemple d'un hôpital privé de Mérida qui a refusé de recevoir des patients de régions rurales du Yucatán lorsqu'il n'y avait pas de chambres [traduction] « loin des chambres réservées pour les personnes importantes » (Solís, et al. 21 août 2019, 21).

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) des Nations Unies signale que les femmes autochtones qui cherchent à bénéficier de soins de santé sexuelle et procréative font l'objet, de la part du personnel médical des institutions de santé publique, de pratiques [version française des Nations Unies] « discriminatoires et de violences » ayant, dans certains cas, conduit à des stérilisations sans « consentement libre et éclairé » (Nations Unies 19 sept. 2019, paragr. 24). Cultural Survival [5] attire l'attention sur le fait que la Commission nationale des droits de la personne (Comisión Nacional de Derechos Humanos – CNDH) [6] a reçu 124 plaintes de stérilisation forcée de femmes et que des hommes ont également été la cible de stérilisations forcées, mais souligne en outre qu'il y a une sous-déclaration de ces incidents (Cultural Survival juin 2018, 5-6).

Pour obtenir des renseignements au sujet du traitement réservé par la société et les autorités aux Tzeltals au Chiapas, veuillez consulter la réponse à la demande d'information MEX105980 publiée en septembre 2017. Pour obtenir des renseignements au sujet de l'expression de l'identité de genre au sein des collectivités autochtones, veuillez consulter la réponse à la demande d'information MEX106111 publiée en mai 2018.

2.1.1 Traitement réservé aux femmes autochtones par la société

La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que les femmes autochtones [traduction] « sont exposées à de la discrimination grave fondée sur le sexe et l'origine ethnique, dans leurs communautés et à en dehors de celles-ci » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 75). Ana Canedo affirme que les femmes autochtones [traduction] « sont plus défavorisées que les hommes [autochtones] », car elles sont victimes de discrimination fondée sur l'origine ethnique et le sexe, ce qui fait en sorte qu'elles sont « "doublement pénalisées" » sur le marché du travail mexicain (Canedo 1er mars 2019, 17).

Cultural Survival cite un rapport de Todos los Derechos para Todas y Todos (TDT), un réseau de la société civile, selon lequel les femmes autochtones seraient [traduction] « plus à risque d'être victimes de traite et d'exploitation à des fins sexuelles, de persécution pour l'avortement, de meurtre et d'agression sexuelle » (Cultural Survival mars 2018, 5). Les Country Reports on Human Rights Practices for 2016 publiés par le Département d'État des États-Unis expliquent que souvent, les victimes de violence conjugale dans les communautés rurales et autochtones [traduction] « ne signalent pas les mauvais traitements par crainte des représailles de l'époux, de la stigmatisation et en raison des croyances sociétales selon lesquelles les mauvais traitements ne méritaient pas une plainte » (É.-U. 7 avr. 2017, 21).

2.2 Traitement réservé par les autorités

Des sources signalent que d'importants travaux de développement sont lancés sans consultation avec les communautés autochtones (Cultural Survival mars 2018, 5; Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 30; É.-U. 11 mars 2020, 26). Aux dires de la rapporteuse spéciale des Nations Unies, la Cour suprême a ordonné la suspension de certains travaux mis en œuvre sans consultation, mais les ordonnances [traduction] « auraient été ignorées par des responsables de l'État et le secteur privé » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 35). L'Associated Press (AP) souligne que l'achèvement du train maya, une ligne ferroviaire dans la péninsule du Yucatán, demeure une priorité pour le président mexicain malgré les défis juridiques et l'éclosion de la COVID-19 (AP 3 juin 2020). L'IWIGA attire l'attention sur le fait que certaines communautés autochtones sont opposées au projet et ont intenté des poursuites devant les tribunaux fédéraux (IWGIA avr. 2020, 441). Reuters remarque que la CNDH a demandé au gouvernement de cesser les travaux sur le train maya en raison du risque d'exposer les groupes autochtones [traduction] « vulnérables » à la COVID-19 (Reuters 14 mai 2020). L'AP relève qu'une déclaration de juin 2020 venant de 240 universitaires et groupes fait observer que le gouvernement [traduction] « "a rejeté et désobéi à des ordonnances judiciaires" » et aux recommandations de la CNDH et a décidé de continuer les travaux (AP 3 juin 2020).

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) de l'Organisation des États américains (OEA) signale que les forces policières de l'État ou les agences de sécurité privées engagées pour protéger les chantiers de développement privés sont responsables de la [traduction] « [m]ajorité » des meurtres de défenseurs de l'environnement (OEA 24 févr. 2020, paragr. 415). Selon un rapport du Washington Office on Latin America (WOLA) [7] et des Peace Brigades International (PBI) [8], les journalistes autochtones et les défenseurs des droits de la personne opposés aux travaux de développement sont [traduction] « fréquemment pris pour cible par les industries extractives et d'autres entreprises, parfois avec le soutien ou l'acquiescement des autorités locales » (WOLA et PBI mars 2019, 19). Le même rapport précise en outre que les mesures de protection offertes par le Mécanisme du Mexique visant à protéger les défenseurs des droits de la personne et les journalistes (le Mécanisme) sont [traduction] « souvent peu fiables, ne sont pas adéquatement mis en œuvre et ne tiennent pas compte des réalités sur le terrain dans différentes parties du pays » (WOLA et PBI mars 2019, 5). L'IWGIA relève qu'au moins 14 militants environnementaux autochtones ont été tués en 2019, y compris certains qui avaient signalé aux autorités qu'ils ont reçu des menaces (IWGIA avr. 2020, 443). Des sources affirment que Julian Carrillo, un défenseur des droits de la personne autochtone, a été tué par des hommes armés en 2018 alors qu'il était sous la protection (Amnesty International 24 janv. 2019; É.-U. 11 mars 2020, 27) du Mécanisme (Amnesty International 24 janv. 2019).

Cultural Survival signale que les manifestants autochtones, les journalistes et les travailleurs de la radio ont été [traduction] « victimes d'extorsion ou détenus arbitrairement » (Cultural Survival mars 2018, 2). Selon des sources, un journaliste autochtone dans l'État du Quintana Roo, qui couvrait des manifestations contre le coût de l'eau dans les communautés mayas, a été détenu par la police pendant neuf mois (Cultural Survival mars 2018, 2; The Guardian 29 avr. 2017). Selon The Guardian, la CNDH a ordonné que le gouvernement de l'État s'excuse et paye un dédommagement au journaliste, mais le gouverneur de l'État d'alors a refusé; le nouveau gouvernement de l'État s'est excusé en 2017 (The Guardian 29 avr. 2017).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme que les Autochtones font l'objet [traduction] « de mauvais traitements lors d'arrestations arbitraires par des policiers et des militaires » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 65). La CIDH signale par ailleurs que les Autochtones sont [traduction] « plus susceptibles d'être victimes de torture et d'autres traitements cruels, inhumains ou dégradants lorsqu'ils sont arrêtés » en raison de facteurs comme la discrimination et l'exclusion (OEA 31 déc. 2015, paragr. 258). Un rapport sur l'accès des femmes autochtones à la justice, présenté par cinq organisations [9] au CERD des Nations Unies, donne l'exemple d'une femme autochtone qui a été arrêtée à un poste de contrôle de la circulation et forcée de signer une [traduction] « "confession" » au Bureau du procureur public, où on lui a dit que les « "Indiens" "ont la réputation d'être mêlés à des affaires de drogue" » (EQUIS, et al. août 2019, 10).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies affirme qu'il y a [traduction] « de nombreuses allégations de mauvais traitements » commis pendant les opérations militaires dans les communautés autochtones, y compris de la violence sexuelle contre les femmes autochtones et des meurtres arbitraires par l'utilisation d'une force excessive (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 61). EQUIS et al. déclarent que la [traduction] « militarisation de la sécurité publique a déclenché une augmentation des homicides, des disparitions, des violations des droits de la personne et des déplacements forcés » (EQUIS, et al. août 2019, 11). La même source cite un rapport en espagnol de la Commission mexicaine de défense et de promotion des droits de la personne (Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos – CMDPDH) [10] selon lequel environ 12 323 Autochtones ont été déplacés en raison de la violence en 2017 (EQUIS, et al. août 2019, 11).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies s'est exprimée en ces termes :

[traduction]

Les Autochtones sont largement touchés par des problèmes concernant l'accès à la justice. Selon les autorités mexicaines, la grande majorité des infractions reste impunie. De plus, un grand nombre d'affaires criminelles ne sont pas signalées en raison du manque de confiance envers les autorités et leur procédure. Divers facteurs empêchent les Autochtones d'accéder au système judiciaire national pour défendre leurs droits. Ils sont exposés à des obstacles économiques, culturels, linguistiques et géographiques ainsi qu'au racisme et à la discrimination (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 64).

Cultural Survival souligne que les problèmes de sécurité [traduction] « touchent de manière disproportionnée » les communautés autochtones et les policiers sont « parfois complaisants à l'égard de ces crimes ou ils ne les signalent pas » (Cultural Survival mars 2018, 1). La rapporteuse spéciale des Nations Unies précise que les meurtres de femmes autochtones sont à la hausse et [traduction] « sont fréquemment impunis » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 77). Selon la même source, les femmes autochtones signalent un [traduction] « manque de diligence » de la part des autorités traitant les cas de féminicide (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 77). Un article de CE Noticias Financieras [11] relate qu'une femme autochtone du Jalisco a été tuée par son époux, qui a signalé son décès comme un suicide (CE Noticias Financieras 11 juin 2020). Selon la même source, la famille a déposé une plainte à la Commission des droits de la personne de l'État du Jalisco (Comisión Estatal de Derechos Humanos Jalisco) lorsque des policiers, des procureurs publics et le personnel médicolégal ont omis de tenir compte de diverses preuves indiquant un meurtre, comme la clavicule cassée de l'épouse et les dommages à l'intérieur de la maison, et ont déclaré que son décès était un suicide (CE Noticias Financieras 11 juin 2020). Selon la même source, dans une [traduction] « seconde série » d'enquêtes, le Bureau du procureur a interviewé le seul témoin, la fille de trois ans, qui a déclaré qu'elle a vu son père tuer sa mère, et le père a subséquemment été arrêté; toutefois, les responsables qui ont déclaré que le décès était un suicide n'ont pas été punis (CE Noticias Financieras 11 juin 2020).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies s'est exprimée en ces termes :

[traduction]

Les Autochtones arrêtés et traduits en justice font l'objet de violations de leurs droits à une procédure équitable et à une défense adéquate en raison d'un manque d'interprètes, d'avocats, d'avocats commis d'office et de fonctionnaires du système judiciaire qui parlent une langue autochtone ou qui connaissent les cultures autochtones. Par exemple, il y a seulement 25 avocats commis d'office bilingues (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 65).

La CIDH cite des plaintes de la société civile qui signale que plus de 8 000 Autochtones [traduction] « sont privés de liberté parce qu'il manque d'interprètes » (OEA 6 avr. 2020, paragr. 236). Selon les Country Reports 2019 des États-Unis, des accusés autochtones qui ne parlent pas espagnol ignoraient parfois l'état de leur cas et ont été condamnés sans comprendre les documents qu'on leur demandait de signer (É.-U. 11 mars 2020, 12).

Le gouvernement du Mexique a signalé à la CIDH que l'Institut fédéral du défenseur public a augmenté sa capacité d'offrir ses services en langues autochtones pour passer de 39 langues en 2018 à 97 langues en 2019 ce qui comprend les services offerts par 42 défenseurs publics, 39 agents administratifs, 1 chef de département, 1 agent de liaison, 1 agent d'entretien et 1 analyste (OEA 6 avr. 2020, paragr. 233). La même source a également signalé à la CIDH qu'à compter de septembre 2019, le Registre national des interprètes et des traducteurs en langues autochtones (PANITLI), un outil en ligne permettant aux organismes de l'État et au secteur privé de contacter des interprètes, compte 1 860 interprètes et traducteurs capables de travailler en 113 langues autochtones (OEA 6 avr. 2020, paragr. 234).

Aux dires de la rapporteuse spéciale des Nations Unies, [traduction] « l'utilisation excessive de la détention avant procès comme mesure de précaution automatique dans les affaires concernant des Autochtones et des femmes est […] une source de préoccupations » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 65). EQUIS et al. citent l'Enquête nationale sur la population privée de liberté de 2016 (Encuesta Nacional de Población Privada de Libertad) selon laquelle en 2016, 42,2 p. 100 des femmes détenues en attente d'une détermination de la peine parlaient une langue autochtone (EQUIS, et al. août 2019, 9).

3. Protection offerte par l'État
3.1 Lois

La Constitution politique de 2019 des États-Unis du Mexique, modifiée en 2020, prévoit ce qui suit au paragraphe 2B :

[traduction]

En vue de favoriser l'égalité des chances pour les Autochtones et pour éliminer toutes les pratiques discriminatoires, la fédération, les entités fédérées et les municipalités créent des institutions et établissent les politiques nécessaires, conçues et gérées conjointement avec les Autochtones, pour garantir l'effectivité des droits des Autochtones et du plein développement de leurs peuples et de leurs communautés (Mexique 1917).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies cite des représentants autochtones qui affirment que la majorité des programmes du gouvernement sur les questions autochtones sont planifiés sans une [traduction] « participation significative » des Autochtones, ne sont pas culturellement appropriés et ont une efficacité limitée étant donné que les programmes sont « fondés sur l'aide sociale » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 74). Dans un rapport, Global Americans, une organisation sans but lucratif qui effectue des recherches et des analyses sur l'Amérique latine (Global Americans s.d.), cite Rodrigo Gutiérrez Rivas, coordonnateur des droits de la personne de l'Institut de recherche juridique (Instituto de Investigaciones Jurídicas – IIJ) de l'Université nationale autonome du Mexique (Universidad Nacional Autónoma de México – UNAM), qui aurait affirmé que même s'il y a une reconnaissance croissante que la population autochtone dans son ensemble mérite d'être protégée, [traduction] « "[d]e nombreux fonctionnaires affichent une résistance brutale à toute politique d'action positive ou mesure garantissant l'égalité" » (Global Americans 19 oct. 2017).

3.2 Mesures gouvernementales

La rapporteuse spéciale des Nations Unies explique que la CDI est l'entité nationale responsable de [traduction] « coordonner, promouvoir, surveiller et évaluer les programmes, les projets, les stratégies et les mesures du gouvernement pour un développement complet et durable des peuples et des communautés autochtones » (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 15). Cultural Survival relève que la CDI a des activités dans 24 États (Cultural Survival juin 2018, 3). Dans son rapport annuel de 2018, l'OEA souligne que le Programme des droits des Autochtones, offert par la CDI, est responsable de soutenir les Autochtones qui devaient interagir avec le système de justice pénale ou des organismes administratifs et que le programme a fourni de l'aide dans 7 339 cas de ce type (OEA 21 mars 2019, paragr. 178-179). Des sources signalent qu'en 2017, le budget de la CDI a été coupé d'environ 50 p. 100 (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 74; Cultural Survival juin 2018, 3).

Selon un rapport de 2019 de l'IWGIA, la CDI a été remplacée par l'Institut national des peuples autochtones (Instituto Nacional de los Pueblos Indígenas – INPI) le 2 octobre 2018; il s'agit d'une [traduction] « organisation décentralisée de l'administration publique fédérale » dotée d'une « autonomie administrative et budgétaire » (IWGIA avr. 2019, 103). Selon la même source, l'INPI a les responsabilités suivantes :

[traduction]

[S]outenir les processus de reconnaissance, de protection, de défense et de conservation des territoires autochtones; garantir et mettre en œuvre les processus de consultation et de consentement préalable, libre et éclairé (CPLE); élaborer et promouvoir des plans de développements régionaux complets des peuples autochtones; intégrer et gérer un système national d'information sur les peuples et les communautés autochtones; promouvoir les mesures afin que les peuples autochtones puissent acquérir, exploiter et administrer leurs propres médias de communication, entre autres mesures (IWGIA avr. 2019, 103).

Le gouvernement mexicain a signalé à la CIDH qu'au cours de l'exercice financier 2019, l'INPI a fourni du soutien à 1 461 reprises à des Autochtones participant à titre d'interprètes ou de traducteurs lors de procédures judiciaires ou administratives (OEA 6 avr. 2020, paragr. 236). Des sources font observer qu'il est attendu que le budget de l'INPI sera coupé d'environ 40 p. 100 en 2020 (openDemocracy 19 sept. 2019; CE Noticias Financieras 18 sept. 2019).

4. Services de soutien

EQUIS et al. citent l'Enquête nationale de 2016 sur la dynamique des relations dans les ménages (Encuesta nacional sobre la dinámica de las relaciones en los hogares – ENDIREH) selon laquelle 41,7 p. 100 des femmes autochtones qui vivent de la violence familiale demandent de l'aide à des organisations non gouvernementales (ONG) (EQUIS, et al. août 2019, 7, 20). Le même rapport souligne en outre que 60 p. 100 des refuges sont gérés par des ONG, dont 90 p. 100 reçoivent du financement gouvernemental (EQUIS, et al. août 2019, 7). Reuters affirme que les [Centres pour femmes autochtones (HRW 3 juill. 2020)] (Casas de la Mujer Indígena – CAMI), financés par l'INPI, sont gérés par des femmes leaders communautaires et fournissent des soins de santé et des services de soutien, y compris aux victimes de violence familiale (Reuters 9 juin 2020). Des sources font observer que le gouvernement a coupé le budget des CAMI (Reuters 9 juin 2020; HRW 3 juill. 2020) en avril 2020 (Reuters 9 juin 2020). Amnesty International signale que le ministère de l'Intérieur (Secretaría de Gobernación) du Mexique a annoncé le 14 juin 2020 que le budget alloué aux entités qui s'occupent des droits des femmes et de la violence faite aux femmes, y compris les CAMI, ne serait pas touché par les mesures d'austérité en lien avec la COVID-19 (Amnesty International 17 juill. 2020).

5. Situation des Autochtones dans les grandes villes
5.1 Mexico

L'INEGI fait observer qu'en 2017, la population totale de Mexico était de 8 811 266 personnes (Mexique s.d.b). Le MRG souligne que le nombre estimé de résidents autochtones à Mexico est de 1,2 million. (MRG s.d.). El Universal, un journal du Mexique, cite un sondage de 2015 de l'INEGI selon lequel il y avait 960 059 résidents autochtones à Mexico, soit 9 p. 100 de la population totale, dont 397 148 avaient un emploi, principalement dans le commerce ou l'industrie de la construction, ou comme artisans ou comme travailleurs qualifiés (El Universal 26 nov. 2017). La même source précise en outre que parmi les résidents autochtones en emploi, 3 p. 100 occupaient un poste de direction (El Universal 26 nov. 2017). Un article de juin 2018 de CityLab, un site Internet d'actualités s'intéressant principalement à [traduction] « l'innovation urbaine et le futur des villes » (The Atlantic 10 déc. 2019), fait état du fait que de nombreuses communautés autochtones se développent en [traduction] « périphérie » de Mexico, comme la municipalité de Valle de Chalco en bordure de Mexico et où les [traduction] « terrains sont abordables » (CityLab 4 juin 2018).

El Universal souligne que Mexico affiche [traduction] « des niveaux élevés de classisme, où l'apparence, la façon de parler et l'habillement sont importants, en particulier en milieu de travail, où les personnes qui ne s'intègrent pas sont exclues » (El Universal 26 nov. 2017). Solís et al. citent un avocat de Mexico qui a dit qu'une personne avec une [traduction] « apparence "adéquate" » peut recevoir un traitement préférentiel dans une salle d'audience (Solís, et al. 21 août 2019, 21).

La rapporteuse spéciale des Nations Unies a écrit que la Constitution adoptée par Mexico en février 2017 reconnaît les droits des Autochtones à l'auto-identification, à l'autodétermination et à la consultation préalable (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 16). La même source affirme également qu'une communauté autochtone touchée par la construction d'un nouvel aéroport à Mexico a intenté des poursuites (Nations Unies 28 juin 2018, paragr. 7).

Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement sur les services de soutien offerts aux Autochtones à Mexico.

5.2 Guadalajara

L'INEGI souligne que la population totale de Guadalajara vivant en résidence privée en 2015 était de 1 460 148 personnes (Mexique s.d.c). Un article d'août 2019 de CE Noticias Financieras cite des statistiques de l'INEGI selon lesquelles 54 525 résidents de la région métropolitaine de Guadalajara sont Autochtones (CE Noticias Financieras 9 août 2019). Un article d'août 2018 de CE Noticias Financieras cite des représentants de migrants et d'Autochtones résidant à Guadalajara qui auraient dit que cette population n'a pas accès aux services de santé et de prévention, au logement et à l'éducation (CE Noticias Financieras 18 août 2018). Dans un article de l'historien et anthropologue Fortino Dominguez Rueda, paru en avril 2020 dans CE Noticias Financieras, on peut lire [traduction] « [qu'u]ne grande partie » de la population autochtone urbaine de Guadalajara travaille comme artisan, domestique, maçon, laveur de vitres, ou exploite une entreprise familiale comme une épicerie ou vend des produits d'alimentation sur les voies publiques (CE Noticias Financieras 11 avr. 2020). Un article de février 2019 de CE Noticias Financieras relève que la Commission autochtone de l'État (Comisión Estatal Indigena – CEI) du Jalisco fournit des consultants juridiques avec des services d'interprètation, du soutien économique pour les Autochtones, de la formation et développe des projets éco-technologiques (CE Noticias Financieras 13 févr. 2019). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel, y compris sur l'efficacité des services de soutien fournis par la CEI.

5.3 Monterrey

Selon le rapport de 2017 de la CDI, la population autochtone à Monterrey en 2015 était de 18 918 personnes, ou 1,7 p. 100 sur une population totale de 1 109 171 personnes (Mexique 11 juill. 2017b, 87). Un article d'octobre 2018 de CE Noticias Financieras cite des statistiques de 2015 de l'INEGI selon lesquelles 411 000 résidents du Nuevo León s'auto-identifient comme Autochtones, environ 60 000 résidents parlent une langue autochtone et environ 3 000 Autochtones migrent annuellement au Nuevo León (CE Noticias Financieras 7 oct. 2018a). En citant une entrevue du journal mexicain Milenio avec José Cerda Zepeda, le chef du bureau de la CDI au Nuevo León, la même source souligne que le manque de logements et la discrimination sont les [traduction] « problèmes les plus graves » pour les Autochtones qui migrent au Nuevo León et la source ajoute en outre que les Autochtones sont « stigmatisés » par les résidents de Monterrey comme étant sans éducation et pauvres (CE Noticias Financieras 7 oct. 2018a). Le même article cite José Cerda Zepeda qui déclare que le manque de logement se poursuivra jusqu'à ce que [traduction] « les gens puissent obtenir un emploi avec des avantages sociaux et puissent obtenir un prêt ou aient les ressources pour construire une maison » (CE Noticias Financieras 7 oct. 2018a). Un article de juin 2020 de CE Noticias Financieras cite le directeur du Réseau des migrantes autochtones du Nuevo León qui aurait dit que les Autochtones à Monterrey subissent de [traduction] « mauvais traitements » de la part des fonctionnaires et sont « persécutés par la police », que des quartiers comme Alameda [12] sont « stigmatisés » et que les Autochtones sont pris pour cible lors de la vérification des sacs lorsqu'ils font des achats dans les quartiers aisés (CE Noticias Financieras 14 juin 2020). Un article d'octobre 2018 paru dans CE Noticias Financieras cite le président de la Commission des droits de la personne de l'État du Nuevo León (Comisión Estatal de Derechos Humanos de Nuevo León – CEDH [CEDHNL]) qui aurait affirmé que le Nuevo León et les municipalités n'ont [traduction] « presque aucune » politique publique qui profite aux Autochtones (CE Noticias Financieras 7 oct. 2018b). Selon un article de juin 2020 de CE Noticias Financieras, le Nuevo León a adopté en 2017 une loi pour prévenir et éliminer la discrimination, mais elle n'a pas été mise en œuvre parce que le conseil qui doit régler les plaintes d'actes discriminatoires commis par des autorités de l'État n'a pas été formé (CE Noticias Financieras 15 juin 2020). Parmi les sources qu'elle a consultées dans les délais fixés, la Direction des recherches n'a trouvé aucun renseignement allant dans le même sens ni aucun renseignement additionnel.

Cette réponse a été préparée par la Direction des recherches à l'aide de renseignements puisés dans les sources qui sont à la disposition du public, et auxquelles la Direction des recherches a pu avoir accès dans les délais fixés. Cette réponse n'apporte pas, ni ne prétend apporter, de preuves concluantes quant au fondement d'une demande d'asile. Veuillez trouver ci-dessous les sources consultées pour la réponse à cette demande d'information.

Notes

[1] L'Institut national de la statistique et de la géographie (Instituto Nacional de Estadística y Geografía – INEGI) du Mexique est un [traduction] « organisme public autonome » responsable de la collecte et de la diffusion de l'information au sujet du Mexique, y compris sur son territoire, ses ressources, sa population et son économie (Mexique s.d.a).

[2] La Commission nationale pour le développement des peuples autochtones (Comisión Nacional para el Desarrollo de los Pueblos Indígenas – CDI) a été créée en 2003 pour [traduction] « "guider, coordonner, favoriser, appuyer, promouvoir, surveiller et évaluer les programmes, les projets, les stratégies et les mesures publiques pour un développement intégral et durable et la pleine jouissance des droits des peuples et des communautés autochtones" » (Wilson Center s.d.).

[3] Le Conseil national d'évaluation de la politique de développement social (Consejo Nacional de Evaluación de la Política de Desarrollo Social – CONEVAL) du Mexique est un [traduction] « organisme public décentralisé » qui coordonne l'évaluation des politiques et des programmes de développement social (3ie s.d.).

[4] L'Encyclopaedia Britannica explique qu'une maquiladora ou maquila est une usine de fabrication qui utilise une [traduction] « main-d'œuvre bon marché » pour produire des « biens à de meilleurs prix » pour l'exportation hors taxes (Encyclopaedia Britannica 27 sept. 2013).

[5] Cultural Survival est un organisme sans but lucratif situé aux États-Unis qui surveille [traduction] « la protection des droits de peuples autochtones » partout dans le monde (Cultural Survival juin 2018, 1).

[6] La Commission nationale des droits de la personne (Comisión Nacional de Derechos Humanos – CNDH) du Mexique est une [traduction] « organisation fédérale semi-autonome » qui surveille les violations des droits de la personne et prend des mesures contre celles-ci (É.-U. 11 mars 2020, 21).

[7] Le Washington Office on Latin America (WOLA) est un organisme de recherche et de défense des droits qui fait la promotion des droits de la personne dans les Amériques (WOLA et PBI mars 2019, 40).

[8] Peace Brigades International (PBI) est une organisation non gouvernementale présente au Mexique qui a pour but de [traduction] « protéger les espaces pour les personnes et les organisations qui font la promotion des droits de la personne de manière pacifique et qui subissent de la répression en raison de leur travail » (WOLA et PBI mars 2019, 40).

[9] Les cinq organisations sont : Equis Justicia para las Mujeres (EQUIS), une organisation féministe de Mexico qui œuvre eu vue de [traduction] « transformer les institutions, les lois et les politiques publiques pour améliorer l'accès à la justice pour toutes les femmes »; Red Nacional de Abogadas Indígenas (RAI), une organisation nationale d'avocates autochtones; Intersecta, une organisation féministe de recherche et de défense qui travaille en vue de mettre fin à la discrimination et à la violation des droits de la personne au Mexique; Red Nacional de Refugios (RNR), un réseau de refuges pour les femmes et les enfants à risque et Centro Profesional Indígena de Asesoría, Defensa y Traducción, AC (CEPIADET), un organisme de sensibilisation et de défense des droits des Autochtones (EQUIS, et al. août 2019, 19).

[10] La Commission mexicaine de défense et de promotion des droits de la personne (Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos – CMDPDH), est une organisation de la société civile qui défend les droits de la personne au moyen de [traduction] « litiges stratégiques », de la diffusion de l'information et de la collaboration avec des personnes, des organisations, des institutions de l'État et des organisations internationales vouées aux droits de la personne (IDPC s.d.).

[11] CE Noticias Financieras [traduction] « présente les nouvelles de dernière heure de toute l'Amérique latine dans le monde de la finance, de l'économie et des affaires » (LexisNexis déc. 2017).

[12] Solís et al. explique qu'Alameda est un quartier de Monterrey où les migrants autochtones cherchent [traduction] « fréquemment » de l'emploi (Solís, et al. 21 août 2019, 19).

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Mexique. 1917 (modifiée en 2020). Political Constitution of the United Mexican States. Traduction d'Adela Staines, J.J. Ruchti et Maria del Carmen Gress. Dans World Constitutions Illustrated. 2020. Sous la direction de Jefri Jay Ruchti. Getzville, New York : William S. Hein & Co., Inc. [Date de consultation : 6 août 2020]

Mexique. S.d.a. Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI). « About Us ». [Date de consultation : 5 août 2020]

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Milenio. 7 août 2020. Cecilia Ríos. « Por coronavirus, muere el 18 por ciento de indígenas en México ». [Date de consultation : 2 sept. 2020]

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Nations Unies. 28 June 2018. Conseil des droits de l'homme. Report of the Special Rapporteur on the Rights of Indigenous Peoples on Her Visit to Mexico. (A/HRC/39/17/Add.2) [Date de consultation : 27 juill. 2020]

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Organisation des États américains (OEA). 24 février 2020. Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH). Annual Report of the Special Rapporteurship on Economic, Social, Cultural and Environmental Rights. (OEA/Ser.L/VII. Doc. 5) [Date de consultation : 11 août 2020]

Organisation des États américains (OEA). 21 mars 2019. Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH). « Chapter V: Follow-Up to Recommendations Made by the IACHR in Its Country or Thematic Reports: Third Report on Follow-Up of Recommendations Issued by the IACHR in Its Report on the Human Rights Situation in Mexico ». 2018 Annual Report. [Date de consultation : 30 juill. 2020]

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Puyana, Alicia. Août 2018. « Horizontal Inequality and Ethnic Discrimination in Four Latin American Countries ». CEPAL Review. No 125. [Date de consultation : 31 juill. 2020]

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Reuters. 14 mai 2020. Oscar Lopez et Christine Murray. « Mexican Rights Commission Calls for Halt to 'Mayan Train' Tourism Project ». [Date de consultation : 10 août 2020]

Solís, Patricio, et al. 21 août 2019. « Ethnic/Racial Discrimination in Mexico: A Taxonomy of Discrimination Practices ». Discriminación Étnico-Racial en México. Working Paper No. 1. [Date de consultation : 31 juill. 2020]

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Washington Office on Latin America (WOLA) et Peace Brigades International (PBI). Mars 2019. Gina Hinojosa, Virry Schaafsma et Maureen Meyer. Turning the Tide on Impunity: Protection and Access to Justice for Journalists and Human Rights Defenders in Mexico. [Date de consultation : 14 août 2020]

Wilson Center. S.d. « Advancing Indigenous Peoples' Rights in Mexico: A Conversation with Nuvia Mayorga ». [Date de consultation : 10 août 2020]

Autres sources consultées

Sources orales : docteur en sociologie qui a effectué des recherches sur les inégalités sociales au Mexique; Jalisco – Comisión Estatal de Derechos Humanos Jalisco; Mexique – Comisión de Derechos Humanos de la Ciudad de México; Instituto Nacional de los Pueblos Indígenas; Nations Unies – Haut-Commissariat aux droits de l'homme; Nuevo León – Comisión Estatal de Derechos Humanos Nuevo León; professeur adjoint qui a effectué des recherches sur les politiques concernant les peuples autochtones en Amérique latine; professeur de recherche principal qui a effectué des recherches sur les droits des Autochtones et les lois au Mexique; professeur qui a effectué des recherches sur les mouvements des peuples autochtones au Mexique; Red Nacional de Abogadas Indígenas.

Sites Internet, y compris : Agence France-Presse; Al Jazeera; BBC; ecoi.net; International Crisis Group; International Service for Human Rights; Mexique – Comisión Nacional de los Derechos Humanos; Nations Unies – Comité contre la torture, Refworld; The New York Times; TeleSUR.



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